En silence ~

{ Ordre : Moi, Myo, Pinoux }

Encore une nuit, encore des cauchemars. Ma litière de mousse s'était éparpillée pendant mon sommeil. J'essayai le la remettre en ordre à l'aide de ma queue. Mes mouvements génèrent quelques apprentis qui poussèrent des grognements. Je devais les gêner à force. Je leur jetai un regard d'excuse ne pouvant faire plus. Certains se retournèrent sans dire un mot, d'autre me crachèrent quelques mots acerbes à la figure. A travers les branches du gîtes, je voyais les derniers rayons du soleil. Sachant que le sommeil ne reviendrait pas avant le lever de la lune, je sortis en silence, laissant là mes camarades endormis.

Les feuilles bruissèrent sur mon passage. Le camp était encore endormis. On entendait les souffles régulier des chasseurs qui dormait. Je plongeai mon regard dans l'obscurité de leur tanière. Je mis quelques secondes avant de reconnaître le corps musculeux de Murmures Silencieux. En attendant qu'il se réveille, je sortis du camp et m'assis sur une pierre plate. C'était rare que je vois le soleil. Mes yeux n'étaient pas habitués. J'avais l'habitude de voir le ciel remplis d'étoiles et non pas coloré par des teintes allant du rose au bleu en passant par l'orangé. Je regardai le soleil disparaître derrière les arbres. Une à une, les étoiles apparurent dans le ciel. Je me demandais souvent laquelle était celle de ma mère. Peut être n'y était-elle pas. Quand la lune apparut, illuminant la clairière de sa lumière argentée je décidai qu'il faudrait que je rentre. Je fermai les yeux un instant, profitant de sa caresse sur mon pelage avant de reprendre le chemin du camp.

Murmure Silencieux sortaient de l'antre du chef. Je me dirigeai vers lui à pas lent. Pourquoi se presser ? Ma vie était destinée à être morne alors je n'avais aucun entrain. Celui-ci m'expliqua qu'il devait partir en patrouille et me demanda d'aller aider Pluie d'Automne à ramasser ses herbes. J’acquiesçai d'un petit hochement de tête avant de lui tourner le dos et de rejoindre la clairière réservée au guérisseur. Elle était déjà levée. Je la rejoins en prenant garde à bien signaler ma présence. Je me rendais rarement ici. L'endroit était spacieux et ombragé. Je m'assis en face de Pluie d'Automne et la saluait en agitant la queue. Puis je me mis à attendre un ordre.